Le jade est une pierre emblématique de l'Asie sinisée, en témoigne l'intérêt du public pour le trésor le plus célèbre du musée national de Taipei : "Le Chou de jade". L'ouvrage se propose donc de faire comprendre au public occidental combien sa présence y est forte et son prestige unique, comment l'Histoire a perçu le jade en Chine mais aussi en Occident. La provenance, la nature, la couleur de cette pierre - qui n'est pas uniquement verte mais varie du blanc au noir - sont analysées ainsi que la façon de la graver et de la sculpter. L'importance et la diversité de ses formes sont richement documentées : pièces funéraires du néolithique ou de la Haute Antiquité, pièces religieuses, pièces de parures, objets de curiosité et de lettrés... Autant de trésors créés sous les règnes de différentes dynasties, Han, Tang, Ming, Qing, jusqu'à l'époque moderne. La collection Hsu Zheng-Fu, exposée au château Borély avec les jades du musée, est présentée thématiquement : les animaux mythiques rappellent que l'Empereur est fils de dragon ; le poisson demeure le symbole de biens matériels ; la diversité des animaux (mouton, écureuil, serpent, tigre, boeuf, éléphant) montre les talents d'observation des graveurs de jade. Fleurs et oiseaux révèlent la finesse de pièces exquises. Cercles et tubes représentent le Ciel et la Terre ou les formes antiques liées au pouvoir. Les objets de parure focalisent depuis plusieurs décennies l'intérêt des collectionneurs, des esthètes et des classes favorisées, qui n'hésitent pas à acquérir des vases, plaques, pendentifs, tous censés traduire la beauté des motifs mais aussi et surtout leur influence faste sur la vie de celui qui les possède. Enfin, l'analyse de pièces en or révèle l'importance cachée de ce métal qui, depuis plus de trois mille ans, est travaillé et a également produit des chefs-d'oeuvre, même si l'imaginaire chinois reste encore très sensible au jade.